dimanche 12 juillet 2009

Fantasmatic.

je rêve qu'on s'attend à l'arrêt de bus tu sais celui planqué entre deux poteaux on aurait eu du mal à l'apercevoir même en appuyant sur le bouton rouge résultat le chauffeur s'énerve c'est drôle soudain on s'arrête là chacun rêve que l'attend l'autre chacun sourit à la vue de l'autre qui consulte sa montre énervé angoissé parce que deux minutes de retard doucement tremblant sous la chaleur qu'on ne veut pas mais qui monte aux joues
je lève les yeux tu souris et soudain rien ne nous sépare plus que nous-même nous marchons ton bras vient chercher le mien je suis touché de voir que rien ne sépare plus nos peaux que le tissu nous passons sous portique tu t'exclames les yeux ouverts à chaque fois tu aimes cet endroit tu ne le dis pas et c'est comme si tout en moi le feu se brise parce que t'entendre aimer ce qui t'entoure alors qu'à la base c'était mon idée rien de plus comme fierté rien de plus
je cède à la pression de ton bras qui s'agenouille sous ma taille on eût dit raconte-moi tu attendais cet instant depuis fort longtemps c'est alors tu étends le bras montre là j'aime nous nous asseyons tombe fleurie personne pas même un banc celles que je préfère c'est les tombes d'enfant dis-je et tu souris de ma cruauté naît probablement ce que tu aimes un instant parmi d'autres mais qui montrerait déjà que nous sommes tous les deux en réel décalage avec le monde vêtus de noir paupières baissées l'angoisse face à tout et la peur de la parole, seul ce qui nous lie est silence
*
Tu me racontes l'air de rien tu aimes les endroits où les jeunes gens s'isolent pour bâcler leur latin à l'abri de regards. Je te réponds qu'effectivement j'ai moi aussi bâclé mon latin ici tu ris. Tu n'as fait que me suivre durant ces années, avoue tu vois les fantômes de ce que nous étions. J'acquiesce en te répondant rire aux éclats mais ce n'est jamais que ton fantôme ton spectre que je souhaiterais bien concevoir mais consacrer ma vie pupilles dilatées à voir les morts d'aujourd'hui non merci, je préfère l'hémoglobine encore close.
*
L'instant vient où il n'y a plus rien en dehors du silence.
Où la symbiose s'habitue à être sans cesser.
Alors tes yeux se posent dans les miens, je frissonne.
Comment pourrais-je oser dire que je n'ai soudain pas pensé que si on nous voyait si nous nous voyions. Le parjure et l'esclave. Le même et l'identique. Non nous ne sommes définitivement que perdus. Rien n'est plus fort que de se perdre. Ne pas se rendre compte des réflexes du corps.
Je m'éveille dans le bus et je songe la clope désormais eût eu goût de toi. Je souris. J'aperçois. Plus tard. Collègue, promo. Personne. Personne. [ ].